Dévotion à Marie
Priez Marie pour la conversion des pécheurs,
pour l'Eglise
et pour les âmes du purgatoire
"Ayant confiance en vous, ô Mère de Dieu, je serai sauvé; ayant votre protection, je ne craindrai rien; avec votre secours, je combattrai et mettrai en fuite mes ennemis: car votre dévotion est une arme de salut que Dieu donne à ceux qu'il veut sauver." Saint Jean Damascène
"Le Seigneur est très attentif aux prières de ses serviteurs, à condition qu'elles soient humbles : « Il s'est tourné vers la prière des humbles » (Ps 102, 101,18).
Sinon, il ne les regarde pas mais les repousse : « Dieu résiste aux orgueilleux mais il donne sa grâce aux humbles » (Jc 4, 6).
Dieu n'écoute pas les prières des orgueilleux qui se fient à leurs propres forces, il les laisse dans leur misère ; alors, privés du secours de Dieu, ils vont se perdre certainement. David en pleurait : « Avant d'être humilié, je m'égarais » (Ps 119 (118), 67). J'ai péché, disait-il, parce que je n'ai pas été humble.
C'est bien ce qui est arrivé à saint Pierre. Jésus l'avertit que, cette nuit-là même[le Jeudi-Saint], tous ses disciples l'abandonneraient : « Vous tous, allez succomber à cause de moi, cette nuit même » (Mt 26, 31).
Mais, au lieu de prendre conscience de sa faiblesse et de demander du secours au Seigneur, il présuma de ses forces. Même si tous l'abandonnaient, affirma-t-il, lui ne lâcherait jamais : « Si tous succombent à cause de toi, moi je ne succomberai jamais » (Mt 26, 33). Cette nuit même, avant que le coq ait chanté, lui prédit Jésus, il l'aurait renié trois fois ! Il continua pourtant à se fier à lui-même et à se vanter : « Dussé je mourir avec toi, non, je ne te renierai pas » (Mt 26, 35). Mais qu'arriva-t-il ? A peine le malheureux fut-il entré dans la maison du Pontife et qu'on l'eut accusé d'être un disciple de Jésus, par trois fois, de fait, il affirma par serment qu'il ne le connaissait pas : « Et de nouveau il nia avec serment : Je ne connais pas cet homme » (Mt 26, 72). Si Pierre, en toute humilité, avait demandé au Seigneur la grâce de la fidélité, il ne l'aurait pas renié !
Persuadons-nous bien que nous sommes comme sur le sommet d'une montagne, suspendus au-dessus de l'abîme de tous les péchés et soutenus par le seul fil de la grâce : si ce fil nous lâche, nous serons certainement précipités dans ce gouffre et nous commettrons les crimes les plus horribles.
Les conditions d'une bonne prière:
3. Prier avec humilité
Saint Alphonse de Liguori, Le grand moyen de la prière
Il est de foi que, sans la grâce, nous ne pouvons faire aucune bonne oeuvre, pas même avoir une bonne pensée : « Sans la grâce, dit saint Augustin, ils (les hommes) ne font rien de bon, soit par pensée..., soit par action ». « Car de même que l'oeil dans le plus parfait état ne peut rien distinguer s'il n'est aidé par l'éclat de la lumière, continue saint Augustin, de même l'homme le plus pleinement justifié ne peut vivre dans la droiture, s'il n'est divinement secouru par l'éternelle lumière de la justice ».
L'Apôtre Paul l'avait déjà reconnu : « Ce n'est pas que de nous-mêmes nous soyons capables de revendiquer quoi que ce soit comme venant de nous ; non, notre capacité vient de Dieu » (2 Co 3, 5).
Et avant lui David l'avait affirmé : « Si Yahvé ne bâtit la maison, en vain peinent les bâtisseurs » (Ps 127 (126), 1). On travaille en vain à se sanctifier, si Dieu n'y met la main.
Si Dieu ne préserve l'âme du péché, c'est en vain qu'elle espérera y réussir par ses propres forces. Aussi le saint Prophète protestait-il : « Ce n'est pas en mon arc que je mettrai ma confiance " (Ps 44 (43), 7).
Ce n'est donc pas dans mes armes que je veux mettre ma confiance mais en Dieu qui seul peut me sauver.
Si l'on a fait quelque bien, si l'on n'est pas tombé en de plus grands péchés, que l'on dise avec saint Paul : « C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis » (I Co 15, 10). Et pour la même raison ne cessons pas de trembler ; craignons à chaque instant de tomber : « Que celui qui se flatte d'être debout prenne garde de tomber » (I Co 10, 12).
L'Apôtre entend ainsi nous prévenir : celui qui se croit sûr de ne pas tomber est en grand danger de le faire. Il en donne ailleurs la raison : « Si quelqu'un estime être quelque chose, alors qu'il n'est rien, il se fait illusion » (Ga 6, 3).
Saint Augustin écrit donc sagement : « La confiance excessive en leurs forces en empêche beaucoup d'être forts, seuls sont solides ceux qui ont conscience de leur faiblesse ».
Si quelqu'un affirme qu'il n'a pas peur, cela veut dire qu'il a confiance en lui-même et en ses résolutions. Mais cette confiance pernicieuse l'égare. Se fiant à ses propres forces, il cesse de craindre et de se recommander à Dieu ; il va donc certainement tomber. De même, chacun doit se garder de s'admirer et de se vanter, en voyant les péchés des autres. Il doit bien plutôt se considérer lui-même comme pire que les autres : Seigneur, si vous ne m'aviez pas aidé, j'aurais fait pire. Autrement le Seigneur permettra qu'en punition de son orgueil il tombe en des fautes plus grandes et plus horribles.
L'Apôtre nous avertit donc de travailler à notre salut, mais comment ? toujours avec crainte et tremblement : « Travaillez avec crainte et tremblement à accomplir votre salut » (Ph 2, 12).
Oui, celui qui redoute beaucoup de tomber se défie de ses propres forces.Il reporte donc sa confiance en Dieu et recourt à lui dans les dangers ; Dieu va le secourir ; il va triompher ainsi des tentations et faire son salut.
Marchant un jour dans les rues de Rome, saint Philippe Neri s'en allait répétant : « Je suis désespéré ! » Un religieux lui en fit le reproche, mais le saint lui répliqua : « Mon Père, c'est de moi-même que je désespère, mais j'ai confiance en Dieu ». Ainsi devons-nous agir, si nous voulons faire notre salut. Il faut douter sans cesse de nos forces.
Nous imiterons ainsi saint Philippe Neri qui, dès son réveil, disait à Dieu : « Seigneur, protégez bien Philippe aujourd'hui ; sinon, Philippe va vous trahir ».
...Saint Augustin: « Là est la science par excellence : savoir que l'on n'est rien »
Il va donc s'appliquer à obtenir de Dieu par la prière cette force qui lui manque pour résister aux tentations et faire le bien.
Avec le secours du Seigneur, il sera capable de tout, car celui-ci ne sait rien refuser à ceux qui le prient avec humilité : « La prière de l'humble pénètre les nuées... Il n'a de cesse que le Très-Haut n'ait jeté les yeux sur lui » (Si 35, 17-18).
La prière d'une âme humble pénètre les cieux. Une fois devant le trône de Dieu, elle n'en part pas avant que Dieu ne l'ait regardée et exaucée.
Fût-il coupable de très nombreux péchés, Dieu ne peut mépriser un coeur qui s'humilie : « D'un coeur brisé, broyé, Dieu, tu n'as pas de mépris » (Ps 51 (50), 19).
Autant le Seigneur est dur pour les orgueilleux et sourd à leurs demandes, autant il est doux et généreux pour les humbles
Jésus le dit un jour à sainte Catherine de Sienne : Sache, ma fille, que l'âme qui persévère dans la prière humble acquiert toutes les vertus.
Rapportons ici un avis très judicieux que donna aux âmes spirituelles désirant se sanetifier le savant et très pieux Monseigneur Palafox, évêque d'Osma, dans un commentaire sur la dix-huitième lettre de sainte Thérèse: la seule et unique voie pour se sanctifier, c'est de pratiquer les vertus et d'aimer Dieu. On y arrive par la prière et par la correspondance aux lumières et secours de Dieu qui ne désire rien d'autre que notre sanctification.
Le coeur de l'homme ne trouvera jamais la vraie paix, s'il ne se vide pas de tout ce qui n'est pas Dieu pour laisser toute la place à son saint amour, afin que lui seul le possède tout entier.
Mais l'âme ne peut le réaliser toute seule ; elle doit l'obtenir du Seigneur par des prières réitérées.
..Nous devons demander à Dieu la grâce
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de tenir nos facultés endormies à tout ce qui est temporel, et bien éveillées, au contraire, pour méditer la bonté de Dieu et n'aspirer qu'à son amour et aux biens éternels.
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...de ne penser, de ne chercher, de ne vouloir que ce que Dieu veut, parce que toute la sainteté et la perfection de l'amour consistent à unir notre volonté à celle du Seigneur.
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... de nous arracher à l'amour désordonné de nous-mêmes et des créatures pour nous attirer tout entier à lui.
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...de vivre complètement détachés de ce monde et de faire comme les hirondelles qui, même pour se nourrir, ne se posent pas à terre mais saisissent leur nourriture tout en volant. Que signifie cette comparaison ? Utilisons les biens temporels autant qu'il le faut pour soutenir notre vie, mais toujours en plein vol ; sans nous poser sur le sol pour y jouir des plaisirs terrestres.
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...de nous donner le courage et la force de savoir nous faire violence, quand il le faut, pour résister aux assauts des ennemis, pour maîtriser nos passions et pour embrasser la souffrance au milieu des désolations et lassitudes spirituelles.
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... de blesser notre coeur de son saint amour au point que nous nous rappelions sans cesse sa bonté et son amour pour nous. Nous vivrons continuellement avec cette pensée et nous nous efforcerons de lui manifester notre amour par nos bonnes oeuvres et nos sentiments d'affection.
On n'a pas ces grâces sans la prière, mais on obtient tout par la prière, à condition que celle-ci soit humble, confiante et persévérante."