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Nécessité de la dévotion à la Sainte Vierge

 

 

 

 

 

 

 

5. Marie est l'excellent chef-d'oeuvre du Très-Haut, dont il s'est réservé la connaissance et la possession. Marie est la Mère admirable du Fils, qu'il a pris plaisir à humilier et à cacher pendant sa vie, pour favoriser son humilité, la traitant du nom de femme, mulier, comme une étrangère, quoique dans son coeur il l'estimât et l'aimât plus que tous les anges et les hommes. Marie est la fontaine scellée et l'Epouse fidèle du Saint-Esprit, où il n'y a que lui qui entre. Marie est le sanctuaire et le repos de la Sainte-Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu'en aucun lieu de l'univers, sans excepter sa demeure sur les chérubins et les séraphins; et il n'est pas permis à aucune créature, quelque pure qu'elle soit, d'y entrer sans un grand privilège.

 

6. Je dis avec les saints: La divine Marie est le paradis terrestre du nouvel Adam, où il s'est incarné par l'opération du Saint-Esprit, pour y opérer des merveilles incompréhensibles. C'est le grand et le divin monde de Dieu, où il y a des beautés et des trésors ineffables. C'est la magnificence du Très-Haut, où il a caché, comme dans son sein, son Fils unique, et en lui tout ce qu'il y a de plus excellent et précieux. Oh! oh! que de choses grandes et cachées ce Dieu puissant a faites en cette créature admirable, comme elle est elle-même obligée de le dire, malgré son humilité profonde: Fecit mihi magna qui potens est. Le monde ne les connaît pas, parce qu'il en est incapable et indigne.

 

7. Les saints ont dit des choses admirables de cette sainte cité de Dieu; et ils n'ont jamais été plus éloquents et plus contents, comme ils l'avouent eux-mêmes, que quand ils en ont parlé. Après cela, ils s'écrient que la hauteur de ses mérites, qu'elle a élevés jusqu'au trône de la Divinité, ne se peut apercevoir; que la largeur de sa charité, qu'elle a plus étendue que la terre, ne se peut mesurer; que la grandeur de sa puissance, qu'elle a jusque sur un Dieu même, ne se peut comprendre; et, enfin, que la profondeur de son humilité et de toutes ses vertus et ses grâces, qui sont un abîme, ne se peut sonder. O hauteur incomprèhensible! O largeur ineffable! O grandeur démesurée! O abîme impénétrable!

 

[1. «DIEU A VOULU COMMENCER ET ACHEVER SES PLUS GRANDS OUVRAGES PAR LA TRES SAINTE VIERGE»]

 

14. J'avoue, avec toute l'Eglise, que Marie n'étant qu'une pure créature sortie des mains du Très-Haut, comparée à sa Majesté infinie, est moindre qu'un atome, ou plutôt n'est rien du tout, puisqu'il est seul "Celui qui est", et que, par conséquent, ce grand Seigneur, toujours indépendant et suffisant à lui-même, n'a pas eu ni n'a pas encore absolument besoin de la Très Sainte Vierge pour l'accomplissement de ses volontés et pour la manifestation de sa gloire. Il n'a qu'à vouloir pour tout faire.

 

15. Je dis cependant que, les choses supposées comme elles sont, Dieu ayant voulu commencer et achever ses plus grands ouvrages par la Très Sainte Vierge depuis qu'il l'a formée, il est à croire qu'il ne changera point de conduite dans les siècles des siècles, car il est Dieu, et ne change point en ses sentiments ni en sa conduite.

 

16. Dieu le Père n'a donné son Unique au monde que par Marie.
Quelques soupirs qu'aient poussés les patriarches, quelques demandes qu'aient faites les prophètes et les saints de l'ancienne loi, pendant quatre mille ans, pour avoir ce trésor, il n'y a eu que Marie qui l'ait mérité et trouvé grâce devant Dieu par la force de ses prières et la hauteur de ses vertus.

Le monde étant indigne, dit saint Augustin, de (le) recevoir le Fils de Dieu immédiatement des mains du Père, il l'a donné à Marie afin que le monde le reçût par elle. Le Fils de Dieu s'est fait homme pour notre salut, mais en Marie et par Marie. Dieu le Saint-Esprit a formé Jésus-Christ en Marie, mais après lui avoir demandé son consentement par un des premiers ministres de sa cour.

 

17. Dieu le Père a communiqué à Marie sa fécondité autant qu'une pure créature en était capable, pour lui donner le pouvoir de produire son Fils et tous les membres de son Corps mystique.

 

18. Dieu le Fils est descendu dans son sein virginal, comme le nouvel Adam dans son paradis terrestre, pour y prendre ses complaisances et pour y opérer en cachette des merveilles de grâce. Ce Dieu fait homme a trouvé sa liberté à se voir emprisonné dans son sein; il a fait éclater sa force à se laisser porter par cette petite fille; il a trouvé sa gloire et celle de son Père à cacher ses splendeurs à toutes créatures d'ici-bas, pour ne les révéler qu'à Marie; il a glorifié son indépendance et sa majesté à dépendre de cette aimable Vierge dans sa conception, en sa naissance, en sa présentation au temple, en sa vie cachée de trente ans, jusqu'en sa mort, où elle devait assister, et pour être immolé par son consentement au Père éternel, comme autrefois Isaac par le consentement d'Abraham à la volonté de Dieu. C'est elle qui l'a allaité, nourri, entretenu, élevé et sacrifié pour nous.


O admirable et incompréhensible dépendance d'un Dieu que le Saint-Esprit n'a pu passer sous silence dans l'Evangile, - quoiqu'il nous ait chaché presque toutes les choses admirables que cette Sagesse incarnée a faites dans sa vie chachée -, pour nous en montrer le prix et la gloire infinie. Jésus- Christ a plus donné de gloire à Dieu son Père par la soumission qu'il a eue à sa Mère pendant trente années, qu'il ne lui en eût donné en convertissant toute la terre par l'opération des plus grandes merveilles. Oh! qu'on glorifie hautement Dieu quand on se soumet, pour lui plaire, à Marie, à l'exemple de Jésus-Christ, notre unique modèle!

 

19. Si nous examinons de près le reste de la vie de Jésus- Christ, nous verrons qu'il a voulu commencer ses miracles par Marie. Il a sanctifié saint Jean dans le sein de sa mère sainte Elisabeth, par la parole de Marie; aussitôt qu'elle eût parlé, Jean fut sanctifié, et c'est son premier et plus grand miracle de grâce. Il changea, aux noces de Cana, l'eau en vin. à son humble prière, et c'est son premier miracle de nature.


Il a commencé et continué ses miracles par Marie; et il les continuera jusques à la fin des siècles par Marie."

 

 

 

 

 

 

Saint Louis Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"1. C'est par la Très Sainte Vierge Marie que Jésus-Christ est venu au monde, et c'est aussi par elle qu'il doit régner dans le monde.

 

2. Marie a été très cachée dans sa vie: c'est pourquoi elle est appelée par le Saint-Esprit et l'Eglise Alma Mater: Mère cachée et secrète. Son humilité a été si profonde qu'elle n'a point eu sur la terre d'attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n'être connue que de Dieu seul.

 

3. Dieu, pour l'exaucer dans les demandes qu'elle lui fit de la cacher, appauvrir et humilier, a pris plaisir à la cacher dans sa conception, dans sa naissance, dans sa vie, dans ses mystères, dans sa résurrection et assomption, à l'égard de presque toute créature humaine. Ses parents mêmes ne la connaissaient pas; et les anges se demandaient souvent les uns aux autres: Quae est ista? Qui est celle-là? Parce que le Très-Haut la leur cachait; ou, s'il leur en découvrait quelque chose, il leur en cachait infiniment davantage.

 

4. Dieu le Père a consentit qu'elle ne fit point de miracle dans sa vie, du moins qui éclatât, quoiqu'il lui en eût donné la puissance. Dieu le Fils a consenti qu'elle ne parlât presque point, quoiqu'il lui eût communiqué sa sagesse. Dieu le Saint-Esprit a consenti que ses Apôtres et ses Evangélistes n'en parlassent que très peu et qu'autant qu'il était nécessaire pour faire connaître Jésus-Christ, quoiqu'elle fût son Epouse fidèle.

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