Dévotion à Marie
Priez Marie pour la conversion des pécheurs,
pour l'Eglise
et pour les âmes du purgatoire
"Ayant confiance en vous, ô Mère de Dieu, je serai sauvé; ayant votre protection, je ne craindrai rien; avec votre secours, je combattrai et mettrai en fuite mes ennemis: car votre dévotion est une arme de salut que Dieu donne à ceux qu'il veut sauver." Saint Jean Damascène
La Salutation angélique est si sublime, si relevée, que le bienheureux Alain de la Roche a cru qu'aucune créature ne peut la comprendre et qu'il n'y a que Jésus-Christ, né de la Vierge Marie, qui puisse l'expliquer.
Elle tire principalement son excellence de la très sainte Vierge à qui elle fut adressée, de la fin de l'Incarnation du Verbe pour laquelle elle fut apportée du ciel, et de l'archange Gabriel qui la prononça le premier.
La Salutation angélique résume dans l'abrégé le plus concis toute la théologie chrétienne sur la sainte Vierge.
On y trouve une louange et une invocation. La louange renferme tout ce qui fait la véritable grandeur de Marie; l'invocation renferme tout ce que nous devons lui demander, et ce que nous pouvons attendre de sa bonté pour nous.
La très sainte Trinité en a révélé la première partie; sainte Elisabeth, éclairée du Saint-Esprit, y a ajouté la seconde; et l'Eglise, dans le premier concile d'Ephèse, tenu l'an 430, y a mis la conclusion, après avoir condamné l'erreur de Nestorius et défini que la sainte Vierge est véritablement Mère de Dieu. Le concile ordonna qu'on invoquerait la sainte Vierge sous cette glorieuse qualité par ces paroles: Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.
La sainte Vierge Marie a été celle à qui cette divine Salutation a été présentée pour terminer l'affaire la plus grande et la plus importante du monde, l'Incarnation du Verbe éternel, la paix entre Dieu et les hommes et la rédemption du genre humain. L'ambassadeur de cette heureuse nouvelle fut l'archange Gabriel, un des premiers princes de la cour céleste.
La Salutation angélique contient la foi et l'espérance des patriarches, des prophètes et des apôtres. Elle est la constance et la force des martyrs, la science des docteurs, la persévérance des confesseurs et la vie des religieux. (Bienheureux Alain).
Elle est le cantique nouveau de la loi de grâce, la joie des anges et des hommes, la terreur et la confusion des démons.
Par la Salutation angélique, Dieu s'est fait homme, une Vierge est devenue Mère de Dieu, les âmes des justes ont été délivrées des limbes, les ruines du ciel ont été réparées et les trônes vides ont été remplis, le péché a été pardonné, la grâce nous a été donnée, les malades ont été guéris, les morts ressuscités, les exilés rappelés, la très sainte Trinité a été apaisée, et les hommes ont obtenu la vie éternelle.
Enfin, la Salutation angélique est l'arc-en-ciel, le signe de la clémence et de la grâce que Dieu a faites au monde (Bienheureux Alain).
Quoiqu'il n'y ait rien d'aussi grand que la majesté divine ni rien d'aussi abject que l'homme considéré comme pécheur, cette suprême Majesté ne dédaigne pas néanmoins nos hommages, elle est honorée quand nous chantons ses louanges.
Et le salut de l'ange est un des plus beaux cantiques que nous puissions adresser à la gloire du Très-Haut. "Canticum novum cantabo tibi: Je vous chanterai un cantique nouveau". Ce cantique nouveau que David a prédit qu'on chanterait à la venue du Messie, c'est la Salutation de l'archange. Il y a un cantique ancien et un cantique nouveau.
L'ancien est celui que les Israélites ont chanté en reconnaissance de la création, de la conservation, de la délivrance de leur captivité, du passage de la mer Rouge, de la manne et de toutes les autres faveurs du ciel.
Le cantique nouveau est celui que les chrétiens chantent en actions de grâces de l'Incarnation et de la Rédemption. Comme ces prodiges ont été accomplis par le salut angélique, nous répétons ce même salut pour remercier la très sainte Trinité de ses bienfaits inestimables.
Nous louons Dieu le Père de ce qu'il a tant aimé le monde, qu'il lui a donné son Fils unique pour sauveur. Nous bénissons le Fils de ce qu'il est descendu du ciel sur la terre, de ce qu'il s'est fait homme et de ce qu'il nous a rachetés. Nous glorifions le Saint-Esprit de ce qu'il a formé dans le sein de la sainte Vierge ce corps très pur qui a été la victime de nos péchés.
C'est dans cet esprit de reconnaissance que nous devons réciter le salut angélique, produisant des actes de foi, d'espérance, d'amour et d'actions de grâces pour ce bienfait de notre salut.
Quoique ce cantique nouveau s'adresse directement à la Mère de Dieu et qu'il contienne ses éloges, il est néanmoins très glorieux à la Sainte-Trinité, parce que tout l'honneur que nous rendons à la sainte Vierge retourne à Dieu comme à la cause de toutes ses perfections et de toutes ses vertus.
Dieu le Père est glorifié de ce que nous honorons la plus parfaite de ses créatures. Le Fils est glorifié de ce que nous louons sa très pure Mère. Le Saint-Esprit est glorifié de ce que nous admirons les grâces dont il a rempli son épouse.
De même que la sainte Vierge, par son beau cantique Magnificat, renvoya à Dieu les louanges et les bénédictions que lui donna sainte Elisabeth sur son éminente dignité de Mère du Seigneur, de même elle renvoie promptement à Dieu les éloges et les bénédictions que nous lui donnons par le salut angélique.
Si la Salutation angélique rend gloire à la Sainte-Trinité, elle est aussi la louange la plus parfaite que nous puissions adresser à Marie.
Sainte Melchtilde, désirant savoir par quel moyen elle pourrait mieux témoigner la tendresse de sa dévotion à la Mère de Dieu, fut ravie en esprit; et sur cette pensée, la sainte Vierge lui apparut portant sur son sein la Salutation angélique écrite en lettres d'or et lui dit: "Sachez, ma fille, que personne ne peut m'honorer par un salut plus agréable que celui que m'a fait présenter la très adorable Trinité et par lequel elle m'a élevée à la dignité de Mère de Dieu.
Par le mot "Ave", qui est le nom d'Eve, Eva, j'appris que Dieu, par sa toute-puissance, m'avait préservée de tout péché et des misères auxquelles la première femme fut sujette.
Le nom de "Marie", qui signifie dame de lumières, marque que Dieu m'a remplie de sagesse et de lumière, comme un astre brillant, pour éclairer le ciel et la terre.
Ces mots: "pleine de grâces", me représentent que le Saint-Esprit m'a comblée de tant de grâces que je puis en faire part abondamment à ceux qui en demandent par ma médiation.
En disant: "Le Seigneur est avec vous", on me renouvelle la joie ineffable que je ressentis lorsque le Verbe éternel s'incarna dans mon sein.
Quand on me dit: "vous êtes bénie entre toutes les femmes", je loue la divine miséricorde qui m'a élevée à ce haut degré de bonheur.
A ces paroles: "Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni", tout le ciel se réjouit avec moi de voir Jésus mon Fils adoré et glorifié pour avoir sauvé les hommes".
Entre les choses admirables que la sainte Vierge a révélées au bienheureux Alain de la Roche (et nous savons que ce grand dévot à Marie a confirmé par serment ses révélations), il y en a trois des plus remarquables:
-la première, que c'est un signe probable et prochain de réprobation éternelle, que d'avoir de la négligence, de la tiédeur et de l'aversion pour la Salutation angélique qui a réparé le monde
- la seconde, que ceux qui ont de la dévotion pour cette admirable salutation portent un très grand signe de prédestination
- la troisième, que ceux qui ont reçu du ciel la faveur d'aimer la sainte Vierge et de la servir par affection, doivent être extrêmement soigneux de continuer à l'aimer et à la servir jusqu'à ce qu'elle les ait fait placer dans le ciel par son Fils au degré de gloire convenable à leurs mérites (Alanus)."
Saint Louis Marie Grignion de Montfort, Le secret admirable du Très saint Rosaire
"L'Ave Maria est la plus belle de toutes les prières après le Pater; c'est le plus parfait compliment que vous puissiez faire à Marie, puisque c'est le compliment que le Très-Haut lui envoya faire par un archange pour gagner son coeur; et il fut si puissant sur son coeur, par les charmes secrets dont il est plein, que Marie donna son consentement à l'Incarnation du Verbe, malgré sa profonde humilité. C'est par ce compliment aussi que vous gagnerez infailliblement son coeur, si vous le dites comme il faut.
253. L'Ave Maria bien dit, c'est-à-dire avec attention, dévotion et modestie, est, selon les saints, l'ennemi du diable, qui le met en fuite, et le marteau qui l'écrase, la sanctification de l'âme, la joie des anges, la mélodie des prédestinés, le cantique du Nouveau Testament, le plaisir de Marie et la gloire de la Très Sainte Trinité."
Saint Louis Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge
3. L'Ave Maria ou Je vous salue Marie
"La Salutation angélique est le remède à tous les maux qui nous affligent, pourvu que nous la récitions dévotement en l'honneur de la sainte Vierge.